Rêver...


Istanbul est propice aux belles balades mélancoliques qui s'achèveront devant une douceur bien sucrée ou un thé ambré dans un joli verre "tulipe". Voici quelques lieux qui offrent une vraie inspiration : Moda, sur la côte asiatique, Emirgan et son parc magnifique, les îles des Princes...

Dans la découverte d'Istanbul, on passe souvent sous silence la rive asiatique. Vous entendrez peut être parler du district d'Usküdar, de ses mosquées, de la Tour de Léandre mais il est un quartier tout aussi intéressant, celui de Kadiköy.

Kadiköy (en turc, le village du juge), possède un charme particulier.  Au sud de ce  district se trouve Moda, quartier huppé mais aussi petit coin de rêve. Il faut aller jusqu'à l'ancien embarcadère transformé en café, flâner, prendre un verre de thé, admirer les couleurs changeantes du coucher de soleil sur la mer de Marmara depuis un des nombreux bancs situés tout au long d'une belle promenade aménagé jusqu'au "ballon" de Kadiköy. Un petit  tramway fait le tour du quartier.

Emirgan est surtout célèbre pour son parc de tulipes. Ce village tire son nom d'Emirgûne, prince persan devenu l'ami du Sultan après avoir pris Erevan en 1635 et qui put se construire un grand yali en cet endroit.

Les sultans y venaient pour chasser, puis les Istanbouliotes et autres Levantins en firent un des endroits à la mode pour pique-niquer et, aujourd'hui on y vient surtout pour le magnifique parc en surplomb. C'est l'un des plus joli de la ville, un lieu féérique et très calme en semaine. Au milieu de ce parc somptueux de 5 km², comportant plus de 100 espèces différentes d'arbres, sont plantés trois kiosques. Ces kiosques portent des noms suivant leur couleur : le kiosque Blanc, le kiosque Rose et le kiosque Jaune. Le khédive Ismaïl d'Egypte fit cadeau de ces trois kiosques au sultan Abdülaziz au XIXème siècle.

C'est dans ce parc qu'au printemps on organise le Festival de la Tulipe. En effet, cette fleur est originaire d'Asie Mineure. Ce n'est qu'au XVIIème siècle que les Levantins hollandais ramenèrent des bulbes aux Pays-Bas. Le parc est aussi particulièrement agréable en été, puisqu'il est ombragé et une balade au bord des étangs est toujours appréciée.

Les Iles des Princes font partie d'un archipel de neuf  îlots dans le bleu intense de la mer de Marmara, à une vingtaine de kilomètres au sud d'Istanbul et de l'entrée du Bosphore. Le nom de "Iles des Princes" date de l'époque byzantine. Elles servaient de résidence aux princes mais aussi de lieu de réclusion à ceux qui étaient chassés de la cour. Les pirates y trouvèrent également un refuge idéal, ainsi que de nombreuses communautés religieuses. On y voit encore plusieurs monastères grecs.
 


HISTOIRE - L'Hippodrome

Bien qu'associé à l'histoire de Constantinople, l'Hippodrome existait déjà du temps de Byzance (Byzantion en grec), une ville provinciale d'importance modeste. Il fut agrandi une première fois en 203 par l'empereur Septime Sévère. 

En 324, Constantin décide de transférer le siège de l'empire de Rome vers Byzance, qu'il appelle "Nova Roma" (Nouvelle Rome). Le nom ne parvient pas à être adopté, et la ville est désormais connue sous celui de Constantinople, la ville de Constantin. Ce dernier entreprend, entre autres grands travaux d'embellissement, d'agrandir l'Hippodrome pour en faire un champ de course de quelque 450 mètres de long pouvant accueillir 100 000 spectateurs.

Pendant toute la période byzantine, l'Hippodrome est le centre de la vie sociale de la cité. Des sommes énormes sont engagées dans les paris autour des courses de chevaux et la ville est divisée entre les supporteurs des Bleus et des Verts, les Rouges et les Blancs étant pour leur part graduellement marginalisés et absorbés par les deux premières factions.

Architecturalement, l'Hippodrome de Constantinople est un cirque romain conforme au modèle du Circus Maximus à Rome. En forme d'épingle à cheveux, l'édifice comprend une arène bordée de gradins formant une courbe semi-circulaire à son extrêmité sud-ouest, tandis que l'extrémité nord-est  est occupée par les stalles de départ des chariots, au nombre de douze. L'arène est divisée en deux pistes par une barrière, la Spina, sur laquelle se dressaient de nombreuses colonnes et statues.

Les gradins étaient aménagés sur des passages voûtés faisant le tour de l'arène, excepté du côté des stalles de départ des chariots. Au sommet des gradins courait un long portique. Légèrement excentré vers le sud du côté oriental des gradins se trouvait la loge monumentale de l'empereur. Cette structure à deux niveaux comprenait, outre la loge proprement dite, une salle de réception, et communiquait directement avec le Grand Palais, situé immédiatement à l'est, par un escalier en colimaçon dont l'accès était barré par deux portes de bronze.

Comme la plupart des monuments édifiés par Constantin Ier dans sa nouvelle capitale, l'Hippodrome était décoré de nombreuses sculptures apportées spécialement des grands sanctuaires et des cités de l'Orient grec : les chevaux de bronze de Constantin Ier, actuellement visibles à la basilique Saint-Marc de Venise se trouvaient probablement au-dessus des carceres (stalles de départ). Trois ornements de la Spina sont encore en place de nos jours : l'Obélisque de Théodose, (obélisque égyptien), la  Colonne de Constantin (l'obélisque muré), jadis plaqué de bronze, la Colonne serpentine en bronze.

Constantinople ne s'est jamais réellement relevée du sac de la ville, en 1203 et 1204, lors de la quatrième croisade. Les Croisés, pour répondre à leurs besoins d'argent, firent fondre les ouvrages en métal et battirent monnaie. Les statues de bronze ou autre métaux qui se dressaient sur la Spina furent aussi inexorablement pillées. L'Hippodrome, partiellement incendié, ne fut pas reconstruit. Quand les Turcs s'emparèrent de la ville, l'endroit était tombé en ruines. Après la conquête, les Ottomans restaurèrent le plus grand centre d'intérêt et de passion de Byzance. Tout autour, on construisit le Palais d'Ibrahim Pacha (aujourd'hui Musée des Arts turcs et islamiques), le Hamam de Sainte-Sophie et la mosquée du Sultan Ahmet, trésors immortels et inestimables de l'art turc.

Aujourd'hui, les vestiges de l'Hippodrome sont visibles sur la place de Sultanahmet également appelée "At Meydani" (place aux chevaux). C'est  un lieu de promenade très fréquenté et touristique.


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