Le Bosphore


Le Bosphore est un élément majeur d'Istanbul. Il participe au caractère si particulier de la ville. Les vapür (bateaux transportant les voyageurs) ne cessent d'aller et venir d'une rive à l'autre. Le matin, ils embarquent les Istanbouliotes de la rive asiatique se rendant à leur travail ; le soir, ils reprennent leur ronde pour rapatrier tout le monde. Il y en a de toutes les sortes, depuis le gros vapür jusqu'aux denizotobüsü (autobus de mer) en passant par le petit bateau privé pour les plus fortunés. Le trafic est intense, à toute heure de la journée, car il ne se limite pas aux traversée reliant les deux continents, asiatique et européen. Des vedettes rapides, des hydroglisseurs, des ferries circulent en direction de Bursa, du détroit des Dardanelles.  Au large, des  navires attendent leur tour de passage à travers le Bosphore. Les tankers, pétroliers et autres navires de haute mer, en direction ou en provenance de la Mer Noire, ont la priorité absolue.

A bord des vapür, on retrouve la même atmosphère que celle des trains de banlieue de toute grande ville. Les uns lisent le journal, les autres retrouvent un collègue de travail. La seule note propre à Istanbul est la présence de marchands ambulants ; les verres de thé dansent sur les plateaux pendant toute la traversée. Les marchands vont de pont en pont, criant pour attirer l'attention et guettant toutes demandes éventuelles. Boire un thé brûlant en regardant la mer et l'incessant va et vient des bateaux, accompagnés des mouettes, est un plaisir indéniable. D'autres boissons sont à votre disposition, telles que le jus d'orange, portakal suyu, dans de jolies petites bouteilles, des boissons gazeuses, maden suyu... Si vous avez un petit creux, les simit, pogaça et autres töst sont à votre disposition ainsi que des variétés de gâteaux.

La ville est trépidante et le Bosphore apparaît comme un élément reposant, bien loin de l'agitation urbaine. Les dimanches, ses rives sont envahies par les Istanbouliotes. Certains viennent pique-niquer, d'autres viennent pêcher car l'une des passions à Istanbul (après le foot, peut être) est la pêche. Sur tous les ponts, le long de la corne d'Or, sur la mer de Marmara, au bord du Bosphore, on rencontre des pêcheurs. Et ceci, par tous les temps, même la nuit !

 
Croisière sur le Bosphore

 
Un séjour à Istanbul ne saurait s'achever sans la traditionnelle et inoubliable excursion sur le Bosphore. Ce détroit sinueux,  long de 32 km et d'une largeur variant de 660 m à 3 300 m, sépare l'Europe de l'Asie en reliant la Mer de Marmara à la Mer Noire. C'était, à l'origine,  une vallée qui a été submergée par la mer, à l'époque du tertiaire.

Ses rives offrent un mélange ravissant du passé et du présent, de splendeur grandiose et de beauté naturelle. Les hôtels modernes jouxtent les yali (villas en bois sur le bord de l'eau), les palais de marbre voisinent avec les forteresses de pierre, les habitations élégantes avec les petits villages de pêcheurs.

Les bateaux partent d'Eminönü et vont jusqu'à Anadolu Kavagi  mais il est possible de prendre l'excursion en différents points des rives du Bosphore. Ils s'arrêtent alternativement sur la côte européenne et asiatique.  Cette promenade, d'un prix raisonnable, dure environ 1 h 30 mn.

Le bateau s'arrête en six endroits, tout au long de son parcours. La première halte se fait à Besiktas, derrière le Musée de la Marine. Au début de la croisière, le bateau passe devant le palais de Dolmabahçe et la blanche mosquée d'Ortaköy. On arrive sous le premier pont suspendu, le pont du Bosphore. Construit en 1973, sa longueur est de 1 074 mètres et sont tablier se situe à 64 m au-dessus de l'eau. Sur la rive asiatique, il surplombe le palais de Beylerbeyi.

Un peu après le premier pont, sur la rive européenne, se trouve Arnavutköy (le village des Albanais), un port de pêche où de beaux yali, bien conservés, trempent leurs pieds dans l'eau. C'est un endroit très fréquenté le soir. Le village possède plusieurs églises grecques, une synagogue, et devant, une curieuse petite île qui est le siège du club de Galatassaray, avec restaurant et piscine. En face, ll'imposante façade du collège naval de Kuleli attire l'attention. Ce bâtiment sert d'école militaire depuis 1947. Toujours sur la rive asiatique, on arrive au village de Kandilli. C'est là que le Bosphore atteint sa profondeur maximum. Ce village est réputé pour ses yali. Certains ont reçu des hôtes très illustres, tels que Georges Pompidou, André Malraux.

De l'autre côté, sur la rive européenne, Rumeli Hisari  (le Château d'Europe) impose ses tours. Ce fort a été bâti en trois mois par le sultan Mehmet Fatih, quelques mois avant la prise de Constantinople, afin de contrôler le Bosphore en son endroit le plus étroit.  Lui faisant face,  Anadolu Hisari, (le Château d'Asie) construit en 1394 par le sultan Beyazit Ier, n'est plus que ruines.

Continuant son périple, le bateau passe tranquillement sous le pont suspendu, le pont Mehmet Fathih, construit en 1988. Kanlica est le deuxième arrêt, sur la rive asiatique. Ce village est réputé pour ses yaourts (voir la Cuisine turque - généralités et spécialités). Ils se mangent sucrés ou au miel. On passe ensuite devant Istinye, petit port blotti dans une crique, sur la rive européenne.

Puis, c'est l'arrivée à Yeniköy, troisière étape du vapür. Toujours du côté européen, voici Tarabya, une autre station moderne et mondaine. On y trouve plusieurs églises arméniennes et grecques, une synagogue. Au nord du port, le village comprend un grand nombre de yali, tous plus beaux les uns que les autres. Ce sont les anciennes résidences d'été des ambassadeurs européens, datant de la fin de l'Empire ottoman.

Sariyer, toujours sur la côte européenne, est la quatrième étape du vapür. C'est le port le plus important du détroit. A la belle saison, le quai se transforme en un vaste restaurant de plein air.

Rumeli Kavagi, cinquième étape sur la côte européenne, est encore un village de pêcheurs avec des restaurants de poisson, au pied d'une forteresse gênoise.

Le terminus de la croisière se trouve à Anadolu Kavagi sur la rive asiatique. Le village est dominé par les ruines de la forteresse byzantine, restaurée par les Gênois, puis par le sultan Murat IV. Il est possible de s'y rendre en vingt minutes à pied. Il suffit d'emprunter immédiatement depuis le village, la route qui monte et se transforme en un sentier avant d'arriver à la forteresse. Du château, il ne reste que quelques murs et une tour. Vous serez émerveillé par la vue qui s'offrira à vous : d'un côté, le panorama sur le Bosphore avec les tours de Levent, le quartier d'affaires d'Istanbul ; de l'autre, une vue à couper le souffle sur l'embouchure de la Mer Noire, au loin.

Il est possible de prendre un repas dans les petits restaurants du village. Un autre moyen de se restaurer est de faire quelques courses au village et de pique-niquer devant la forteresse en admirant le va-et-vient des bateaux, tout en humant les effluves de l'air marin que vous apporte un vent vivifiant.

Si, pour le retour, vous désirez vous arrêter sur la rive européenne, il vous suffit de traverser le détroit au moyen d'un bateau qui vous déposera à Sariyer. Après une promenade, ou une collation dans ce charmant village, vous pourrez faire une visite, non loin de là, au musée Sadberk Hanim (voir le chatoiement des faïences).  Pour retourner à votre hôtel, rien n'est plus facile. Des bus et des dolmus, ces minibus que l'on arrête à la demande, vous ramèneront jusqu'à Besiktas où vous retrouverez facilement un autre moyen de transport en direction d'Eminönü ou de la place Taksim.
 
 


 
Cartes du Bosphore


 

Cliquer sur les cartes pour les agrandir

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