Les parfums d'Orient

Les marchés en forme de cavernes d'Ali Baba offrent un spectacle permanent sous des voûtes éclairées de mille ampoules. Les senteurs d'épices, les couleurs à profusion sont  ennivrantes.  Comme cet écrivain français, grand voyageur, amoureux de la Turquie et de la belle Aziyadé,  laissez-vous envoûter par la magie de l'Orient en marchant sur ses pas : Grand Bazar, le Bazar égyptien, Eyüp et la colline de Pierre Loti.

Le Grand 
Bazar  est  un  univers à  lui seul, à  ne  pas manquer. Il regroupe   environ 4 000 boutiques mais aussi des mosquées, des restaurants, des cafés, des fontaines. Avec sa superficie de 200 000 m2, il demeure le plus grand marché couvert du monde.

Le sultan Mehmet II peut être considéré comme le véritable fondateur du Grand Bazar d'Istanbul. En 1461, il installe un petit entrepôt couvert (bedesten) qui ne cesse, par la suite, de s'étendre. Des caravansérails sont bâtis autour afin que les marchandises acheminées de partout puissent être directement négociées. La sectorisation traditionnelle, par type d'activités, demeure encore visible. Le Vieux Bazar, au centre du Grand Bazar est un endroit merveilleux où s'entassent les plus somptueux tapis, les antiquités les plus rares, les bijoux les plus beaux, les corans les mieux enluminés


Ouvert tous les jours, sauf le dimanche, de 9 h 00 à 19 h 00


Le Bazar égyptien, marché au Epices, achevé aux environs de 1660,  était  spécialisé dans la vente des épices et des condiments. Il doit son nom au fait que les marchandises vendues provenaient essentiellement d'Extrême-Orient, en passant par l'Afghanistan, l'Iran, puis par la Mer Rouge et l'Egypte.

L'odeur des épices fait tourner la tête. Dans ce lieu parfumé  et coloré, typiquement oriental, vous trouverez également des marchands de vannerie et d'objets en cuivre, un choix de loukoums très varié.

Son état actuel date de la reconstruction effectuée en 1943. A l'origine, les marchands, Génois et Vénitiens, y  tenaient un marché aux épices mais aussi aux parfums, aux plantes médicinales. Ils étaient assis sur des bancs, au bord des allées, devant de minuscules échoppes où ils préparaient les remèdes. Au-dessus de chacune d'entre elles étaient suspendu l'emblème indiquant sa spécialité de guérisseur.
Les rues alentours contiennent bien d'autres boutiques d'épices, très animées. De l'autre côté du bazar, on découvre un marché, aux plantes, poissons et oiseaux.
 
Ouvert tous les jours, sauf le dimanche, de 9 h 00 à 19 h 00


Au sommet de la colline d'Eyüp se trouve le café Pierre Loti (Piyerloti), au coeur d'un grand complexe touristique. L'écrivain, amoureux d'Istanbul, venait ici profiter de la vue magique sur la Corne d'Or. Depuis la mosquée d'Eyüp, on l'atteint en 15 mn par un sentier qui monte au milieu des sépultures chaotiquement étagées en terrasses. On peut y accéder également par un téléphérique. C'est ici, prétend-on, que Pierre Loti (1850 - 1923), alors jeune officier de marine et amoureux malheureux d'Aziyadé, aurait eu coutume de se rendre lorsqu'il habitait Eyüp. Dans le petit salon du café, on peut voir plusieurs lithographies de Loti et sentir la présence de ce grand voyageur. Le soir, lorsque le soleil couchant poudroie la ville d'une pellicule d'or, il est permis d'imaginer ce que devait être le spectacle du sultan venant en pélérinage à Eyüp, sur son caïque impérial, escorté de ses vizirs et de ses pachas.

L'impressionnante silhouette de la mosquée d'Eyüp domine le fond de la Corne d'Or. En 1458, après la prise de Constantinople, le sultan Mehmet Fatih ordonna son édification pour honorer la mémoire d'Eyüp Ansari, compagnon du prophète Mahomet qui mourut au combat sur ces lieux, en 670. L'accès y est libre et gratuit. Le tombeau d'Eyüp (ouvert tous les jours, sauf le lundi), de l'autre côté de la cour, se distingue par des parois de faïences et sa grille somptueuse. Il est posible de se mêler discrètement aux pélerins pour voir, dans la chambre funéraire magnifiquement tapissée, la châsse contenant les reliques du saint et les empreintes d'un pied de Mahomet.
 
Quelques explications

Les Seldjoukides  (peuple nomade vivant sous les tentes) s'attachèrent à développer les voies de négoce international qu'ils sécurisèrent avec un réseau de caravansérails. Ces "relais" offraient aux voyageurs une gamme complète de services : hôtellerie, écuries, vétérinaire, fourrage, hammam, médecin, mosquée et bibliothèque.

Les caravansérails (ou "han") disposés en cercle autour du Grand Bazar, servaient à centraliser les marchandises venant des quatre coins de l'Empire. Les plus anciens d'entre eux datent du XVIIème siècle. Ces constructions, un peu délabrées, sont formées d'une ou plusieurs cours ouvertes que borde un niveau de galeries. A l'étage, les chambres accueillaient les marchands. Aujourd'hui, encombrées de ballots de textile et bourdonnant du cliquetis des métiers à tisser, elles servent de réserves, ou, abritent des ateliers de confection.


ART - L'art seldjoukide

Au lendemain des croisades et de la victoire sur Manuel Ier Commène (1176), les Seldjoukides de Roum (terme venant de Roumi, ou Romains, qui désignent les byzantins) déploient une intense activité architecturale autour de leur capitale de Konya. Celle-ci durera environ cinquante ans, et connaîtra son apogée sous le règne du sultan KEYKUBAT Ier (1221 - 1237), protecteur du célèbre Mevlana Celaleddin Rumi, fondateur de l'ordre des derviches tourneurs.

Les Seldjoukides méprisent l'art de construire. Pour bâtir leurs mosquées ou leurs caravansérails, ils font appel à des architectes persans, syriens ou arméniens, experts en la matière. Ainsi  s'explique le syncrétisme architectural caractérisant les sanctuaires seldjoukides.  Certaines mosquées découlent du plan hypostyle de la Grande Mosquée de Damas. Le contact avec l'Arménie les conduit  à adopter, après 1220, la forme basilicale à coupoles et vaisseaux multiples.

A l'image des monuments qu'ils ont connus en Perse, les Seldjoukides de Roum accordent un intérêt particulier aux tympans des grands porches d'entrée des mosquées ou des caravansérails qu'ils décorent de muqarna ou stalactites. Dessinant un triangle dans le porche d'entrée, ces jeux de saillants et de rentrants, en alvéoles ou nid d'abeilles, accrochent la lumière et permettent de relier sans rupture les surfaces planes et concaves.

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